Lieu : Planète Alpha Ortank-Dis III, Désert glacé du Hyr, Laboratoire de recherche en armement garve.
Date : Trois semaines avant l’incendie qui ravagea toute la surface de la planète Alpha Ortank-Dis III.

Un floran arpentait le long couloir traversant le complexe de recherche. Sa destination, le laboratoire de Sarsa. Le commandant garve, Tryt, venait s’enquérir de l’avancement des travaux du chercheur. Ce dernier travaillait sur une arme capable de vaincre les fulmes contre qui les garves perdaient régulièrement du terrain.

Le militaire, arrivé à la porte, introduisit sa main dans le scanner et grimaça lorsque celui-ci le piqua pour prélever une goutte de sa sève. Le scanner s’éclaira en vert pour signaler qu’il avait identifié le floran et l’autorisait à passer.

Une fois entré, il jeta un coup d’œil sur ce qui l’entourait. La pièce était petite et ne contenait qu’une console sur laquelle Sarsa s’activait, ainsi que deux portes. La première, à droite, menait vers l’endroit où le chercheur concoctait divers poisons et autres monstruosités. L’autre, à gauche de la console, menait dans une salle blanche où actuellement deux florans se trouvaient attachés sur des sièges métalliques légèrement inclinés. La scène était visible à travers l’épaisse vitre qui séparait les deux pièces.

- Alors, où en êtes-vous ?
- Il ne ressste plus qu’un détail à corriger.

Sarsa se retourna pour faire face à son interlocuteur. L’étonnement se lut dans son regard.

- Qui êtes-vous ?
- Je suis le commandant Tryt, fit ce dernier intrigué, je suis déjà venu la semaine dernière.
- Un inssstant.

Sarsa se dirigea vers la console, s’empara de l’ordinateur portable posé dessus et pianota un instant.

- Ah, Tryt, commandant. Plus jeune officier sssupérieur de l’armée garve. A particccipé aux conflits parves, lyssstiriens, keltares et myrdes. Sss’est distingué lors de la guerre contre les keltares en annihilant l’état major ennemi ssseul, en quatre minutes et ccce avec les mains encore attachées…
- J’avais aussi les yeux bandés et les chevilles entravées, rajouta Tryt avec un sourire moqueur.
- Bien, Sssarsssa va mettre cela à jour. Bien, bien, Sssarsssa voit. Sssarsssa ne sssait pas qui vous êtes, mais passsons, cccela n’est important. Donc, pourquoi êtes-vous là ?
- Oh, je suis là car l’on m’a vanté l’excellence de votre thé et je voulais y goûter, fit-il sarcastiquement.
- Ah, dit Sarsa étonné que l’on considère son thé comme bon, Sssarsssa va vous en préparer une tassse alors.

Sarsa venait de franchir la porte menant à son atelier que Tryt, dépité, se frappa le crâne de la main manquant de froisser le feuillage jaune vif y trônant.
Cinq minutes plus tard, le scientifique revint avec un bocal contenant la boisson fumante et la donna à son demandeur.

- Sssarsssa n’a pas trouvé de meilleur récccipient que ccce bocal contenant des yeux florans. Mais, ne vous inquiétez pas, une autre placcce leur à été trouvé. Et, le bocal a été nettoyé.
- Merci, fit le commandant en posant le thé loin de lui, mais qu’en est-il du projet ?
- Sssarsssa allait faire un nouvel esssai.
- Est-ce la raison des deux cobayes de l’autre côté de la vitre ?
- Oui.
- Mais, pourquoi celui de gauche n’a plus de jambes, ni d’yeux ?
- Ah, un inssstant.

Sarsa tripota son ordinateur.

- Alors, les jambes ccc’était pour étudier l’influenccce des jambes sur la vitessse de déplacccement. Et, les yeux, pour étudier l’influenccce de la vision sur les capacccités à ssse repérer. Yeux qui ssse trouvaient auparavant dans le bocal où le thé a été ssservi.
- D’accord, dit le commandant avec une moue de dégoût. Veuillez commencer.

Sarsa appuya sur un bouton de la console et l’expérience commença. Un léger bourdonnement se fit entendre puis de la mousse se déversa du tuyau pendant au dessus du floran mutilé. Dès que le produit entra au contact de sa peau, il se mit à hurler de douleur. En un instant, il fut recouvert. Il se débattait toujours, criant à plein poumon, lorsqu’il s’embrasa.
De l’autre côté de la vitre, Tyrt avait assisté à la scène avec un sourire satisfait. Seule ombre au tableau, le bruit ne passait pas à travers le verre, aussi n’avait-il pu jouir des cris d’agonie du soldat ennemi.

- Impressionnant. Très efficace.
- Il sss’agit d’une sssorte de désherbant, modifié évidemment. Les fulmes, sssoldats ou cccivils n’y résisssteront pas. L’enflamment est pour rajouter un impact visuel, mais il peut être sssupprimé.
- Ce ne sera pas nécessaire.
- D’accord.
- Alors, le floran qui hurle, c’est qui et pour quoi ?
- Sssarsssa n’entend pas de hurlement.
- Je parle du deuxième. Celui qui est attaché et gesticule dans tous les sens.
- Ah, lui. Il sss’agit d’un asssissstant. Il est garve, comme vous. Sssarsssa l’a sssolicccité pour vous montrer un défaut de la moussse. Sssi vous patttientez un inssstant, vous le verrez.

Le fulme était déjà mort, mais il y avait encore du mouvement. Cela était dû à la mousse qui croissait, s’expansait au contact d’un organisme floran. Elle emplissait une bonne partie de la pièce lorsqu’elle entra en contact avec le deuxième floran. Ce dernier eut le droit au même sort que le précédent infortuné.

- Voyez la moussse ne fait pas encore la différenccce entre un floran fulme et un floran garve. Mais, Sssarsssa esssaye de trouver un moyen de corriger ccce défaut.
- Bien, je vous remercie pour cette démonstration sur l’avancement du projet. Sur ce, je vais vous laisser continuer.
- D’accord.

Le commandant s’en alla donc satisfait de sa visite. Il lui importait peu que l’arme ne fasse de distinction entre un floran de tel ou tel pays, tant qu’elle était efficace. Il voyait déjà les applications pratiques de l’enflamment et de l’auto-expansion de la mousse. Il allait faire démarrer la production en masse de suite.
Cependant, le comportement du chercheur l’inquiétait un peu. Il allait falloir le garder à l’œil.

HRP :

J'AIME!
Et j'en veut plus de ta part   

dat psycho. J'aime. *-*

Oh c'est rigolo ça tient, des Florans civilisés

Lieu : Planète Alpha Ortank-Dis III, Royaume du Keltar, Forêt souterraine de Subsyl, bunker keltar LC-001.
Date : Un mois avant l’annihilation de la nation keltare et l’émergence des fulmes.

Il s’était déjà passé quatre mois depuis la défaite des keltares contre les garves. Le jeune Lif alors aide de camp du général des armées Shaft était devenu le plus haut gradé suite au massacre de l’état major.
Depuis cette date, c’était en tant que général qu’il dirigeait les restes de l’armée keltare depuis ce bâtiment.

La défaite. La honte. L’humiliation. Tout cela restait gravé dans son esprit. Il n’avait plus qu’un seul but, se venger des garves.

Il avait malheureusement conscience qu’avec le peu de florans restant, ils n’avaient aucune chance. Et, le faible nombre n’était pas la seule raison. Ils étaient trop faibles. Sinon, comment le major Tryt et les dix florans l’accompagnant auraient-ils pu massacrer plus d’une centaine de soldats d’élites. Aussi, avait-il réquisitionné tous les scientifiques du royaume. Sarsa faisait partie du lot et c’était lui qu’il allait voir.

Sarsa se trouvait dans une serre, à l’intérieur même du bunker, dont l’environnement était contrôlé par ordinateur. Sur quatre rangées, des dizaines d’arbustes. De chacun d’entre eux pendait un seul et unique fruit. Une bogue vert sombre oblongue mesurant le mètre et demi. Le floran les examinait un par un. Ils arrivaient à terme. D’ici un jour ou deux au maximum, ils écloraient.

Le général arriva lors de l’inspection. Il fut frappé par la moiteur et la chaleur de la pièce dès son entrée. Sans tenir compte de la suée qu’il attrapait, il se dirigea vers le chercheur.

- Sarsa, comment ça avance ?, demanda-t-il avec le ton le plus autoritaire qu’il avait en réserve.
- Bien, bien. Mais, qui êtes-vous ?, questionna Sarsa après s’être retourné.
- Je suis le général Lif, dit-il désarçonné, je suis venu hier.
- Bien. Sssarsssa ne voit pas qui vous êtes, mais ccc’est sssans importanccce. Alors, la nouvelle couvée devrait éclore d’iccci un jour.
- Ah, c’est une bonne nouvelle. Et, comment se porte… ah, comment s’appelle-t-il déjà ? Ah, oui, Archae. Comment va-t-il ?
- Bien. Sssarsssa va vous mener jusqu’à lui.

Les deux florans sortirent de la serre, passèrent par un sas de décontamination, traversèrent un laboratoire contenant les instruments nécessaires pour modifier le matériel génétique floran, pour arriver dans une pièce séparée en deux par une immense vitre. De l’autre côté, Archae soulevait à une main une charge équivalente à son propre poids, et cela sans effort apparent.

- Il est en train de sss’échauffer apparemment.
- Impressionnant, s’exclama Lif. Et, qu’en est-il de sa vitesse, de son endurance, de sa résistance ?
- Il peut courir ausssi vite qu’un kuruma et ccce pendant plusieurs heures. Hier, dix sssoldats l’ont roué de coups pendant presssqu’une heure à tour de rôle, et cccela ne ssse voit pas.
- C’est vraiment impressionnant. Combien de temps avant de pouvoir utiliser les fulmes pour des opérations militaires ?
- Sssarsssa ne sssait pas exactement. Cccependant, Archae apprend très rapidement. Quelques jours tout au plusss.
- C’est bien, je te remercie Sarsa.

C’est avec satisfaction que le général prit congé et se rendit vers le poste de commandement pour partager la bonne nouvelle. Bientôt. Bientôt, tous ces souvenirs d’humiliation seront balayés lorsque leur nouvelle arme mettra les garves à genoux.

Soudainement, une alarme sonna dans tout le bunker.

- Alerte ! Archae s’est échappé ! Alerte ! Archae s’est échappé !

Le message fut répété pendant plusieurs fois avant de changer.

- Alerte ! Archae se dirige vers la serre ! Alerte ! Archae a forcé l’éclosion des fulmes ! Alerte ! Archae et les fulmes se dirigent vers le poste de commandement !

Le message d’alerte ainsi que l’alarme résonnèrent dans les couloirs quelques minutes. Jusqu’à ce que dans les haut-parleurs un gargouillement d’agonie se fasse entendre. Puis, le silence. Uniquement ponctué par des cris épars dans le complexe souterrain.

HRP :

En fait Sarsa, c'est un gros looser. c:

Lieu : Planète Alpha Ortank-Dis III, Île de Fyl au large du continent Lauss, Laboratoire de recherche de conversion technologique.
Date : Quelques instants avant la mort de Kupio.

- Saloperie de bordel de technologie apex au rabais !

La personne ayant pesté de la sorte était le savant Kupio, chef de la troisième section de recherche ainsi que savant principal de cette même section.
La cause de ce juron était un communicateur sub-spatial apex qui avait explosé alors qu’il l’étudiait.
Le communicateur ainsi que de nombreux autres appareils provenaient du pillage d’un vaisseau apex que les forces floranes avaient abattu.

Kupio appela un laborantin lambda pour nettoyer le désordre créé par l’incident et se dirigea vers un nouvel objet. Il le prit, le regarda dans tous les sens, l’étudia attentivement avant de l’activer. Il l’agissait d’un bracelet sur lequel était monté un petit écran qui s’alluma. Plusieurs courbes se dessinèrent. C’était un enregistreur de données vitales. Ce dernier était calibré sur la morphologie apex et demandait à être modifié au préalable à celle florane avant d’être disséqué. Kupio appuya sur un bouton pour changer l’affichage. Cela provoqua un court-circuit et l’appareil agonisa en lâchant un soupir de fumée.

- Saloperie de bordel de technologie apex au rabais !, s’énerva le savant en jetant l’objet au sol.

Cela ne faisait que trois heures qu’il travaillait sur ce nouvel arrivage et c’était déjà le septième objet à lui claquer dans les mains. Il commençait à en avoir ras-le-bol.

- Et vous, retournez travailler !, fit-il, énervé, à ses collègues qui s’étaient arrêtés dans leur tâche pour l’observer.

Seul Sarsa n’avait bronché. Il était actuellement en train d’étudier un fusil d’assaut apex. L’arme était complètement démontée et Sarsa regardait une des munitions. Il s’agissait d’une balle de la taille d’un doigt apex. Une balle de ce calibre pouvait aisément traverser de part en part un apex en y laissant un trou béant. Cependant, celle-ci avait une particularité. A l’impact, elle se fragmentait pour laisser échapper un matériau hautement inflammable immolant la cible. Cela en faisait une excellente munition anti-personnelle.

Kupio avait besoin de penser à autre chose aussi décida-t-il d’aller voir comment son assistant s’en sortait de son côté. Il avait pris Sarsa sous son aile lorsque ce dernier était arrivé deux mois plus tôt. Il avait tout de suite décelé son potentiel scientifique.

- Alors Sarsa, quoi de neuf ?
- Rien, répondit Sarsa en levant la tête vers son chef sans pour autant le reconnaître. Tout ccceccci n’est que de la récupératttion.
- Rah… je me suis mal exprimé. As-tu découvert quelque chose d’intéressant ?
- Oui.
- Quoi donc ?, demanda Kupio lorsqu’il se rendit compte que Sarsa avait terminé sa réponse.
- Cccettte balle incccendiaire. Sssarsssa penssse pouvoir la reproduire. Aussi bien l’agent inflammable que la munition fragmentable.
- Et que veux-tu que l’on fasse avec ça ?
- Tuer. L’objectif de cccettte munitttion est de tuer.
- Non, je refuse de continuer dans cette voie, s’emporta Kupio. Je refuse que nous passions encore pour des sauvages. Nous sommes des êtres civilisés, par des animaux. Pourquoi devons-nous tout régler par la force, par la violence ? La science peut nous apporter tellement plus que ça.

Dans son emportement, Kupio balaya le poste de travail du bras. Les pièces détachées de l’arme ainsi que les munitions volèrent pour aller s’écraser contre le mur. Durant le choc, les balles s’éclatèrent et déclenchèrent un début d’incendie.

- Saloperie de bordel de technologie apex au rabais ! Regarde le danger apporté par ses engins de mort.

Aussitôt l’alarme incendie se déclencha et sa sonnerie assourdit tous les autres sons. L’incident fut réglé en quelques minutes. Kupio en avait profité pour retourner dans son laboratoire. Et, un laborantin pour s’approcher de Sarsa.

- Sarsa, le directeur voudrait te voir, dit le floran.
- D’accord.

Plusieurs heures avaient passé depuis l’entretien lors duquel le directeur avait demandé à Sarsa de concevoir des munitions incendiaires semblables à celles qui avaient pratiquement ravagées son espace de travail ainsi qu’une arme capable de les tirer.

Kupio était encore en train de travailler dans son laboratoire, seul. Enfin, d’essayer. Sa colère n’avait pas diminué depuis l’incident. Il ne pouvait empêcher la rage de l’envahir en repensant aux armes et tout ce qu’elles impliquaient. Il avait beau avoir détruit celles qu’étudiait Sarsa, il savait que ce dernier serait capable de les recréer. Il ne lui restait donc qu’une solution, tuer Sarsa. Kupio n’aimait la violence, surtout celle entraînant la mort, mais c’était pour une bonne cause, pour rendre les florans plus civilisés.

Sarsa était, pendant ce temps-là, en train de concevoir un pistolet floran capable de tirer des munitions incendiaires en s’inspirant des découvertes faites plus tôt dans la journée. Il ne lui resterait plus qu’à trouver ensuite un cobaye pour tester l’efficacité de l’arme nouvellement créée.

HRP :

Lieu : Planète Alpha Ortank-Dis III, Continent Lauss, Contrée de Parve, Centre éducationnel ECX-013.
Date : Deux années après l’éclosion de Sarsa.

- Eh, les gars, qui est partant pour mettre une raclée à Sarsa ?

Celui ayant posé cette question était un floran de la couvée précédente à celle de Sarsa, la dix-septième de l’ECX-013. Il se nommait Mutag et était connu pour sa force et sa résistance. Pour cause, il dépassait Sarsa d’une tête, était exagérément musclé et son derme était semblable à de l’écorce.

- Pas moi.
- Moi non plus.
- Tu sais pas ce qui est arrivé à Yusel ?
- Non, mais il parait qu’il a bouffé Katr.
- Ah, crade.
- Et moi, j’ai entendu que…
- C’est bon, j’ai compris bande de lâches !, s’énerva Mutag. Je vais y aller seul. A plus, les trouillards.

Le colosse, ainsi était-il surnommé, marcha vers Sarsa et fit face à l’assis.

- Viens te battre si t’es un floran !, le défia-t-il.
- D’accord.

Sarsa se leva tranquillement et avant que Mutag ne comprenne ce qui se passait, le défié lança son bras et creva les yeux de son aîné.

- Sssarsssa a gagné, dit-il tout simplement. Sssarsssa vous laissse. A plusss.

Et, il s’éloigna comme si de rien n’était, laissant Mutag qui hurlait de douleur gisant à terre les mains devant son visage ensanglanté.

La scène avait stupéfié tous les témoins, et il fallut du temps avant que les amis de Mutag ne réagissent en allant chercher du secours.

Le lendemain, dès la première heure, le responsable de la dix-huitième couvée se rendit dans le dortoir assigné à celle-ci pour emmener Sarsa. Il le conduisit à travers deux bâtiments pour finalement atteindre le bureau du responsable du site, Erzat.

Le bureau était sobre. Une large fenêtre éclairait la pièce, des étagères débordantes de documents s’étalaient sur trois des quatre murs et un bureau fonctionnel trônait au centre avec un siège de chaque côté. Sarsa fut installé sur un siège tandis qu’Erzat assis bien droit dans le sien fit signe à l’accompagnateur de sortir. Il ne restait plus que les deux assis ainsi que Méléia, le garde personnel du directeur.

Erzat examina Sarsa tout en se grattant le crâne ainsi que la plante y trônant. Puis, il ouvrit le premier dossier de la pile et le lut. Cinq minutes passèrent sans autre bruit que celui des respirations et de feuilles que l’on tournait.

- Tu sais pourquoi tu es là, petit ?
- Oui. On a dit à Sssarsssa de venir.
- C’est tout ?, demanda Erzat en fixant l’enfant du regard.
- Oui.
- Bon. Tu es ici car tu as crevé les yeux d’un dénommé… Mutag, dit-il en relisant le dossier.
- D’accord.
- Tu n’as rien à dire ?
- Sssi. Qui est Mutag ?

L’entretien continua une demi-heure. Au final, il fut décidé que l’éducation de Sarsa continuerait comme prévu mais qu’il serait isolé des autres et surveillé en permanence.

Une semaine passa depuis l’incident. Sarsa logeait et étudiait dans un petit bâtiment situé à l’extrême limite sud des terrains occupés par l’ECX-013 à plus d’une heure de marche des bâtiments principaux.

Tous les jours, un professeur différent venait enseigner puis repartait. Les deux premiers jours, un garde le surveilla. Ensuite, un système de surveillance avait été installé et l’observation se fit à distance. Sarsa était donc seul une bonne partie de la journée.

Sarsa avait utilisé les jours suivants en explorant l’endroit et récupérant ce qu’il trouvait intéressant. Le bâtiment avait dû servir de laboratoire avant d’être abandonné brusquement.

Aujourd’hui, après le départ de l’enseignant du jour, Sarsa se dirigea vers la pièce où il avait accumulé ses trouvailles. Dans le lot, il y avait des produits inflammables, ainsi que de l’acide, des huiles et toutes sortes d’objets différents. Cependant, Sarsa fit des essais en mélangeant divers produits entre eux. La plupart du temps, il n’eut droit qu’à des flammèches voire rien du tout.

Sarsa conservait ses expérimentations sans effet dans les vieux récipients qu’il avait récupérés. Il fit un mouvement brusque et donna un coup dans plusieurs d’entre eux. Du liquide gicla et lorsque des gouttes des expériences ratées se mêlèrent entre elles, une petite explosion détonna.

Sarsa balaya de la main le petit nuage de fumée et s’approcha des récipients. Il ne savait pas lesquels étaient à l’origine de l’explosion. Il fit des tests jusqu’à reproduire la détonation. Il avait identifié les produits et remarqué que si l’ajout des substances se faisait sans choc, il ne se passait rien.

Dès que le garde surveillant les actes de Sarsa par l’intermédiaire des caméras vit la première explosion, il prévint le directeur qui envoya Méléia ramener le matériel dangereux.

Sarsa, pendant le temps nécessaire à Méléia pour arriver, se concentra pour mélanger précautionneusement dans un bidon les liquides faisant l’explosif. Le floran avait l’intention de faire ensuite sauter le bidon pour en observer le pouvoir destructeur.

Ayant pris soin de ne pas faire de geste brusque, Sarsa venait à peine de finir lorsque Méléia entra.

- C’est ça qui a provoqué l’explosion ?, questionna-t-il en montrant le bidon que Sarsa ne quittait des yeux.
- Oui.
- Confisqué. Et attend-toi à une convocation.
- D’accord. Mais, ccc’est inssstable, prévint Sarsa en montrant le bidon.
- Je ferais attention.

Méléia était à peine parti que Sarsa reprit ses expériences. Le transporteur mit une heure pour rejoindre sa destination car il tint compte du conseil du savant fou en herbe.

Arrivé dans l’office du directeur, il posa délicatement le bidon sur le bureau en prévenant que cela pourrait être dangereux. Erzat, avec attention, l’examina. Par maladresse, il donna un coup involontaire dans le bidon faisant gicler quelques gouttes du produit par l’étroite ouverture. Par réflexes, Méléia sauta et plaqua son supérieur au sol. Mais, rien ne se passa.

- Ce n’est en rien dangereux, s’exclama Erzat en se relevant et s’époussetant. Tu t’es fait mener en bateau, Méléia.
- Merde !

Méléia, en un geste de colère, s’empara brutalement du flacon éparpillant davantage de liquide par terre avant de le jeter violemment au sol.

Ce fut la dernière chose qu’il fit avant d’être tué par une immense explosion qui balaya le bâtiment.

HRP :

So much RPs ! J'aime ta façons de décrire les histoires de Sarsa morceau par morceau, ça évite de tomber dans la linéarité !

Le début du dernier épisode m'a fait peur, j'ai crut que Sarsa allait se faire démonter :lol: Mais en fait il est plutôt fort, j'aurais pas crût ça de lui ! Il a l'âme d'un tueur même si c'est plus a cause de son ignorance qu'autre chose.  

Sarsa pas capable d'avoir des émotions? Étrange ! Les autres florans semblent pourtant très colérique et passionné, je me demande si ce manque d'émotion est un choix personnelle de Sarsa ou si il s'agit d'une quelconque malformation remontant à son éclosion

Lieu : Planète Alpha Ortank-Dis III, Continent Lauss, Contrée de Parve, Centre de détention XDC
Date : Cinq mois après l’explosion du centre éducationnel ECX-013.

Le détenu 131827 était en isolement. Depuis deux semaines. Il avait tué un codétenu. Jusque là, rien de problématique, mais ensuite, il avait commencé à le disséquer avant que les gardes n’interviennent.

Il se trouvait dans une cellule carré d’un mètre de côté. Il n’y avait aucune lumière excepté la diode clignotant par intermittence de la caméra par laquelle on le surveillait. Tous les jours, à heure fixe, on descendait – plus précisément jetait – nourriture et eau par l’unique passage situé en hauteur, à trois mètres.

L’isolé ne faisait qu’une seule chose lorsqu’il ne mangeait ou dormait. Il répétait inlassablement une seule et unique phrase : « Sssarsssa est Sssarsssa. ».

- Alors, comment c’est en bas ?
- Calme, chef. Calme, très calme. Rien à signaler du tout.
- Normal, 131827 est en isolement. Au passage, qui a décidé de ce nom, se plaignit le chef. C’est quoi cette idée de donner des matricules aux prisonniers ? Non, mais sérieusement ? On ne peut pas se contenter de leur nom ?
- Je ne sais pas chef.
- Pourquoi, il est en isolement au fait ?
- Il a tué un autre détenu. Puis, il l’a dépecé.
- Ah, le bon vieux temps. Lorsque l’on pouvait agir à notre guise et manger ce qui nous tombait sous la main. Putain de civilisation !
- Chef !, s’offusqua le garde. Et, il n’a pas fait ça pour le manger en plus. Les témoins ont entendu 131827 dire qu’il faisait une expérience.
- ‘Tain, un ‘tain d’scientifique !
- C’est grâce à eux que l’on peut voyager dans l’espace.
- Ouais, c’est aussi grâce à eux qu’on a des s’loperies de prisons, cracha le chef, amer. ‘Tain, mais qui a eu cette idée d’nous civiliser ? Non mais, sérieusement ?
- Je ne sais pas, chef.
- Dis, Torn, ça ne te manque pas la vie d’avant ? Le plaisir de la chasse, de la tuerie, du goût du sang. Avant, que c’te merde de civilisation ne pointe son bordel de bout d’nez.
- Non, chef. Je suis trop jeune. Je viens du centre ECX-004, douzième couvée.
- Bordel ! Plus personne ne nait normalement maintenant ? Ou est passé le plaisir de la conception ? Celui de la création ? Celui de l’union ? Non mais, sérieusement ? Tu crois qu’on vient d’où ?
- D’une graine, chef. D’une graine.
- Ouais, c’est ça. Mais, tu sais d’où elle vient la graine ?
- Non, chef. Je ne m’étais jamais posé la question.
- Bordel, fit le chef, dépité. Ca m’énerve, je me casse. Je retourne dans mon bureau. Et qu’on ne me dérange pas.
- Oui, chef.
- Ah, et sortez 131827 d’isolement. Il a fait son temps pour cette fois.

Quatre jours passèrent sans incident depuis le retour de Sarsa parmi ses compagnons d’infortune. Il se contentait de faire ce qu’on lui disait. En contrepartie, on ne lui cherchait de noises car personne ne voulait finir comme le dépecé.

Dans son bureau, Vard était en train de somnoler assis derrière son bureau lorsqu’un garde fit une entrée fracassante le réveillant brutalement.

- Chef. Chef. Chef. Ch…
- Calme-toi !, ordonna le directeur énervé d’avoir été dérangé de la sorte. Bon, qu’est-ce qu’il y a ?
- Chef, on a de la visite. C’est… c’est…
- Bordel ! Tu vas cracher le morceau ou je dois te l’extirper de force ?
- Garn est là, lâcha le garde faiblement.
- Merde ! Qu’est-ce qu’il vient faire ici ? Pourquoi un putain d’scientifique vient mettre les pieds ici ?
- Je ne sais pas, chef.
- Saloperie ! Bon, viens avec moi. On va aller accueillir ce « ponte », siffla-t-il entre ses dents.

Le dénommé Garn était vêtu d’une longue blouse blanche car cela faisait savant. Il portait des lunettes pour la même raison car il n’avait aucun problème de vue. Il avait poussé le vice en blanchissant les feuilles, semblables à de l’herbe, poussant sur son crâne.

Vard le rejoignit puis l’invita à le suivre jusqu’à son bureau et lui proposa de prendre un siège.

- Que nous vaut le plaisir de cette visite ?, demanda Vard en dissimulant son agacement.
- Je viens pour l’un de vos résidents.
- Lequel ? Et, pourquoi ?
- Tenez, lisez ceci.

Garn jeta sur le bureau un dossier sobrement intitulé : « ECX-013 18-27 ». Le directeur s’en empara et le feuilleta. La lecture fut rapide.

- Oh, bordel, fit-il blême.
- Impressionnant, n’est-il pas ?, demanda le savant avec un sourire satisfait.
- Non, mais c’est horrible. C’est un monstre !
- N’en rajoutez pas non plus.
- Mais, vous avez lu ce qu’il a fait ?
- Evidemment.
- Mais, qui est-ce ?
- Vraiment aucune idée ?, fit Garn, malicieux.
- Oh merde ! 131827 ?
- Tout à fait. Ils ne sont pas allés bien loin pour déterminer son matricule.
- Oui, acquiesça faiblement Vard en posant son regard sur le nom du dossier.
- Bon, où est-il ? J’aimerais m’entretenir avec lui.
- Mais pourquoi ?
- Pour ses talents tout naturellement.
- Mais, il ne sait que tuer.
- Oh oui, et de manière efficace. Il pourrait nous être utile pour la guerre que nous menons contre Namur. C’est ça l’ère de la civilisation.
- Mais, je l’em… ‘tain d’civilisation !
- C’est le futur. Et, on n’arrête pas le futur. Bref, allez me chercher le prisonnier.
- Bien.

Vard quitta son bureau et demanda au garde en faction de le suivre.

- Chef, c’est qui ce Garn ?, demanda, tout en marchant, le garde ayant remarqué la mine déconfite de son supérieur.
- C’est le ministre des Sciences Militaires, un proche du président Parv.
- Oh, fit-il impressionné. Et, il est venu pour quoi ?
- Tais-toi et suis-moi si tu veux garder ton boulot et ta vie.

Ils atteignirent la cellule occupée par Sarsa. Vard en ordonna l’ouverture. Le garde allait pour parler lorsque le regard de son chef le convint de garder le silence. Le détenu fut ensuite conduit jusqu’à une salle isolée, servant occasionnellement pour des interrogatoires, où Garn attendait assis sur une chaise face à la porte et un siège vide.

- Mettez-le là, fit-il en désignant la chaise libre. Et, vous pouvez disposer à présent, rajouta-t-il une fois Sarsa installé.

Le ministre attendit que la porte soit fermée avant de porter son attention sur Sarsa.

- Sais-tu qui je suis ?
- Non.
- Je suis Garn, ministre des Sciences Militaires.
- D’accord.
- Ca te dirait de travailler pour moi ?

Il eut le silence pour seule réponse.

- Que veux-tu faire, alors ?

Même réponse muette.

- Tu n’as pas des envies, des rêves ?

Toujours rien. Garn était étonné. Seulement, l’étonnement ne dura qu’un instant. Un sourire satisfait redressait à présent la commissure de ses lèvres.

- Et si je dis que si tu viens avec moi, tu créeras des armes destructrices qui pourront nous permettre de vaincre les namures, que me réponds-tu ?
- D’accord, dit-il d’une voix monocorde.

Le ministre était satisfait. Le détenu n’avait aucun code moral, aucune limite. Et, en se fiant au dossier, il faudrait peu de temps avant d’obtenir des résultats. Des résultats prometteurs. Des résultats destructeurs.

HRP :

J'commence quand même à me demander comment Sarsa va arriver avec nous! 
Tu ponds les RPs à une de ces vitesse Sarsa c'est hallucinant, et en conservant une qualité carrément correcte en plus, chapeau bas!

Lieu : Planète Alpha Ortank-Dis III, Continent Lauss, Etat de Garve, Ruines de la cité Custode.
Date : Cinq jours après l’incendie qui ravagea toute la surface de la planète Alpha Ortank-Dis III.

Des constructions s’élevant hautes et fières vers les nuages, il ne restait que des débris, des cendres. Il faut dire que le bois est un matériau qui brûle de manière très efficace.

La ville comptait plusieurs milliers d’âmes. Elles avaient toutes brûlé dans les flammes qui avaient ravagé la ville, le pays, le monde. Tout cela pour satisfaire les pulsions martiales, les envies expansionnistes, les rêves de grandeur d’une minorité.

Cinq jours plus tôt, le commandement garve avait décidé d’utiliser à grande échelle une nouvelle arme afin de repousser les fulmes qui étaient en train de gagner. L’arme, sous forme d’obus, fut tirée par des dizaines de pièces d’artillerie. A l’impact, elle libéra une grande quantité de mousse. Et, cette mousse crût au contact végétal – humanoïde ou non – tandis qu’elle l’enflammait. Il ne fallut que quelques heures pour que le continent lausséen soit totalement en proie aux flammes. Et, la mousse – qui, elle, ne brûlait pas – continua son expansion en flottant sur les eaux.

Revenons aux ruines calcinées dont les braises rougeoyaient encore. Il y avait du mouvement au sein des restes d’un appartement. La forme verdâtre voûtée était celle d’un floran. Il fouillait les décombres. Il s’agissait de Sarsa qui recherchait à manger.

Sarsa ne trouva rien dans cet appartement. Ni dans le suivant ni celui d’après. Ce n’est qu’une heure plus tard qu’il déterra un cadavre qui n’avait pas été carbonisé. Le décédé était un vieillard donc de base il n’y avait pas beaucoup à manger et c’était filandreux et dur. Avec l’incendie, il était largement trop cuit. Cependant, Sarsa ne fit la fine bouche et se repût pour la première fois en trois jours.

Il passa le reste de la journée dans les décombres à farfouiller. Mais, il ne trouva ni nourriture supplémentaire ni quoi que ce soit d’intéressant. La nuit tomba aussi décida-t-il de mettre un terme, temporaire, à ses recherches et de dormir.

Après une nuit assez fraîche, faute d’abri convenable, Sarsa décida de quitter les restes de Custode. La probabilité de trouver à manger était trop faible pour l’effort que cela demanderait. N’ayant aucune idée de la direction à prendre, il laissa le hasard décider en prenant celle qu’empruntèrent des cendres portées brièvement par un léger souffle de vent. Vers l’est.

Deux jours de marche plus tard, Sarsa atteignit une nouvelle ville. Une ancienne cité portuaire. Calcinée, elle aussi. Malgré son état pitoyable, elle n’était pas totalement désertée. Le voyageur repéra un groupe de quatre florans fouillant les décombres qui l’avait remarqué lui aussi. Il s’approcha d’eux tandis qu’ils le regardaient avec suspicion.

- Qu’est-ce que tu veux ?, fit le plus belliqueux du groupe.

Sarsa le fixa un instant avant de répondre simplement : « Manger. »

- On n’a pas de ça !
- Eh, ne t’énerves pas comme ça, Klir, tempéra le doyen.
- Comment ça, Blart ? On a à peine assez pour nous quatre. Pourquoi je partagerais avec un inconnu ? Moi, je dis qu’on le tue. Comme ça, on aura à bouffer.
- Non, n…, commença le troisième floran.

Trop tard. Sarsa avait compris les intentions meurtrières de Klir. Il était donc passé à l’attaque avant lui. Les yeux enfoncés, la gorge broyée et le ventre transpercé, Klir s’écroula mollement sur le sol. Sa sève se mêla aux cendres.

- Ne nous approche pas, s’écria le dernier floran.
- D’accord.
- Pourquoi tu l’as tué ?, demanda Blart.
- Il voulait tuer Sssarsssa.
- Mais, il n’était pas sérieux. Enfin, je crois, rajouta-t-il.
- Sssarsssa n’allait pas attendre d’être mort pour en être sssûr.
- Kra ! C’était le seul à savoir comment construire le bâteau, s’écria le floran numéro quatre. Comment on va quitter ce coin pourri ?
- Sssarsssa sssait comment en fabriquer un.
- C’est vrai ? Tu en as déjà bâti un ?
- Non, mais ccc’est facccile.
- Ssss, on a pas le choix si on veut partir d’ici. Bon, je ne te souhaite pas la bienvenue… Sarsa, c’est ça ? Oui, bien. Bon, je suis Blart. Voici, Aule ainsi que Pril.

Il était évident que l’ajout de Sarsa au petit groupe ne plaisait à aucun des membres originels. Mais, ils n’allaient pas trop se plaindre, surtout si le nouveau venu tenait ses promesses.

- Et Klir, on en fait quoi alors ?, demanda Aule.
- On le prend avec nous, on aura de quoi manger ce soir, fit Blart.
- Je ne le porte pas, dit Pril.
- Ni moi, rajouta Aule. Sarsa, tu t’en occupes.
- D’accord.

Le groupe partit rejoindre leur campement de fortune où toutes leurs trouvailles y étaient amassées. Aussitôt arrivés, Blart ordonna à Sarsa de s’atteler au bateau et Aule s’occupa du repas avec Pril.

La nuit tomba. Le jour se leva. Le soleil atteignit son zénith. L’astre parcourut la moitié de sa phase descendante.

- Sssarsssa a terminé.

Ils se réunirent tous autour de l’œuvre de Sarsa. Cela n’avait pas vraiment l’aspect d’un bateau et ça ne rassura pas les personnes qui devaient l’utiliser.

- Ca flotte vraiment ?, s’inquiéta Blart.
- Oui.
- Mais, c’est solide ?
- Oui.
- Ah bon ?

Il n’y avait qu’une manière de le savoir. Ils poussèrent donc l’embarcation jusqu’à l’eau. Ils retinrent tous leur souffle, sauf Sarsa. Le soulagement fut visible lorsque le semblant de navire resta à la surface. La flottabilité vérifiée, ils tirèrent le bateau hors de l’eau.

Le groupe passa le reste de la journée à préparer leurs affaires.

Le lendemain, le jour à peine levé, les quatre florans prirent la mer. Ils ne savaient pas où ils se dirigeaient. Loin de Lauss, c’était tout ce qui les intéressait.

HRP :

Y'a un soucis dans la scène du bandit, y'a " Saega " au lieu de Sarsa :p
Néanmoins, c'est toujours du superbe travail ^^

Bordel d'ancienne habitude !
Pourquoi j'ai choisi un nom semblable à mon ancien pseudo ? ^^

Merci d'avoir remarqué cela Bis'.
Et donc, c'est corrigé :)

Lieu : Planète Alpha Ortank-Dis III, Désert glacé du Hyr, Laboratoire de recherche en armement garve.
Date : Jour de l’incendie qui ravagea toute la surface de la planète Alpha Ortank-Dis III.

Sarsa travaillait sur un nouveau projet. On lui avait demandé de synthétiser une nouvelle substance dangereuse. Celle-ci devait permettre un empoisonnement par simple ingestion.

Le faiseur d’armes avait rapidement créé le poison. Il l’avait même fait inodore et insipide, donc impossible à détecter sans matériel spécifique. A présent, il cherchait un moyen de perfectionner ce dispensateur de morts. Pour cela, il recherchait un moyen pour qu’un empoisonné transmette le poison avant de mourir.

Il était en train de mélanger divers composés nocifs lorsque l’on entra dans son laboratoire.

- Sarsa !
- Oui ?
- Il faut que tu viennes tout de suite.
- D’accord.

Sarsa suivit tranquillement le floran qui était déjà ressorti en trombe. Il n’eut de mal à le suivre. Il n’avait eu qu’à suivre le brouhaha des conversations. Pour cause, tout le personnel du laboratoire de recherche était réuni déjà un immense écran.

Sur cet écran, on apercevait un champ de bataille vu depuis des hauteurs. Au centre, des florans se battaient, sauvagement, brutalement, mortellement. Et, à l’extrême gauche, des obusiers étaient alignés.

- Regarde, fit un floran à Sarsa. Ils vont utiliser ta mousse incendiaire. On ne les voit pas tous, mais il parait qu’il y a cinquante obusiers et qu’ils vont tous tirer. Tu parles d’un test grandeur nature, ça sera un massacre, dit-il avec un grand sourire.
- Oui, confirma Sarsa.

Puis, connaissant les propriétés de la mousse, Sarsa laissa les spectateurs à leur divertissement. Il avait mieux à faire, sauver sa vie.

Pour cela, il avait besoin de trois choses. Une pièce hermétique, de l’oxygène pour pouvoir y respirer et à manger.

- Eh, tu vas où Sarsa ?, demanda un floran le voyant partir.
- Sssarsssa va sss’enfermer.
- Mais, tu vas rater le spectacle, fit-il étonné.
- Oui.
- Tu ne sais pas ce que tu rates.
- Sssi, Sssarsssa sssais.
- Ah, lâcha-t-il surpris. Tu n’as pas intérêt à te plaindre d’avoir raté ça.

Sarsa partit à la recherche de son refuge. Il trouva plusieurs abris complètement hermétiques, mais il ne choisit que le quatrième. Ensuite, il s’occupa de l’oxygène. Sur un chariot, il chargea plusieurs lourdes bonbonnes de gaz et le nécessaire pour respirer avec puis les emmena dans sa cache. Pour finir, il se rendit dans les cuisines désertées et se servit.

Alors qu’il faisait le plein de nourriture, il entendit des cris de joie.

- Ca y est, ils ont tiré les obus ! Ils vont regretter d’être venu au monde ces fulmes !

Bien qu’il sût qu’il avait encore du temps devant lui, Sarsa pressa le mouvement. Il était enfin arrivé en sécurité. Il referma la porte, ouvrit la bonbonne d’oxygène et mit son respirateur.

Quelques heures passèrent dans un silence relatif avant qu’il ne soit brutalement brisé. Des hurlements d’horreur et d’agonie résonnèrent. Ensuite, Sarsa sentit une élévation de la température dans sa cachette. Cependant, le floran avait choisi cet endroit aussi pour sa protection contre la chaleur. Aussi, la température ne monta que de quelques degrés, rendant la pièce plus agréable pour y dormir, Sarsa ayant oublié de prendre une couverture.

Puis, une journée passa. Sarsa avait changé de bonbonne, la première s’étant vidée, dans le noir car le courant avait sauté lors de l’incendie. Il avait aussi mangé à l’aveugle.

Finalement, un deuxième jour passa. Le floran avait mal dormi. Et, surtout, il n’avait plus de nourriture. Il lui fallait donc sortir.

Lorsqu’il ouvrit la porte, le spectacle qui s’offrit à lui fut noir. Il y avait de la suie partout. Et, il régnait un silence de mort. Pour cause, Sarsa était le seul survivant du laboratoire.

Avant de partir, il fit un détour par la salle de projection. Elle était jonchée de cadavres calcinés. Certains avaient tenté de fuir et leur carcasse carbonisée gisait dans les couloirs. Ils n’avaient eu aucune chance.

Sarsa quitta le laboratoire par la sortie est. Devant lui, ce qui était autrefois un désert de glace n’était plus qu’un désert de roche. L’incendie avait fait fondre toute la glace. Il s’éloigna, marchant droit devant lui.

HRP :

ça c'est du nettoyage. :D

J'aime encore et toujours les chroniques de Sarsa ! Ton investissement est remarquable  

A la fin il vas lui arriver tellement de chose qu'il arrivera sur le serveur crever et désabusé de la vie.

- "Mon dieu Sarsa regarde ce nombre de cadavres !"
- "J'ai vu pire"

Je suis désolé, mais il ne dira pas ça, car même si c'est la cas, il a oublié qu'il a déjà vu pire :)

Par contre, il dira : "Ah oui. On aura de quoi manger ce soir." :D

Il devrait bien s'entendre avec les Novakids... quand ils arriveront   

Lieu : Planète Alpha Ortank-Dis III, Continent Vinn, Village troglodytique de Goff.
Date : Une semaine après le départ du continent Lauss et un mois avant l’enlèvement de Sarsa.

Le groupe était à présent composé de trois personnes. Il avait eu à déplorer une perte. La faim en était la cause.

Pour comprendre cela, il faut faire un retour dans le temps de six jours, aux alentours du moment où les quatre florans débarquèrent sur ce nouveau continent.

Ils n’avaient pas mangé depuis la veille, à l’aube, avant le départ et étaient donc affamés.

- J’ai faim, se plaignit Blart.
- Moi aussi, rajoutèrent Aule et Pril à l’unisson.
- Qui a oublié de s’occuper des rations ?
- Toi, Blart, répondit Aule.
- Ah, fit le fautif, penaud.
- Comment on va faire ?, demanda Pril. Il n’y a rien à manger dans le coin, tout a brûlé ici aussi.
- Sssarsssa sssait.
- Non, tu ne tueras personne, réprimanda Aule qui avait aisément deviné les intentions meurtrières de Sarsa.
- D’accord, mais on va mourir de faim. Et Sssarsssa ne veut pas mourir.
- Oui, moi non plus, dit simplement Aule.
- Pareil, rajouta rapidement Pril.

Blart n’eut le temps de répondre que finalement Sarsa agit et tua le floran. Les survivants avaient de quoi se sustenter un moment en se rationnant.

Finalement, ils eurent de quoi tenir jusqu’au moment où ils rejoignirent la civilisation. Mais, une civilisation totalement différente de celle qu’ils avaient quittée de force, cette dernière ayant fini dans les flammes.

Les trois survivants rencontrèrent d’autres florans. Des florans sauvages, normaux donc. Ces derniers, méfiants, les attaquèrent. Leur réticence disparut lorsque Sarsa tua les deux premiers qui s’étaient rués vers lui et ses deux compagnons. Les florans qui avaient survécus à l’incendie grâce à leur prudence arrêtèrent les frais et proposèrent au petit groupe de venir avec eux.

Les prudents vivaient dans des grottes éloignées de tout élément végétal. Cela expliquait la raison pour laquelle la mousse meurtrière les avait épargnés.

Une fois arrivés, un de leurs accompagnateurs se rua vers le chef de la tribu de troglodytes.

- Quoi ?!, s’énerva ce dernier. Marv et Farwa ont été tués. Et par cet étranger en plus, dit-il en montrant Sarsa. Pourquoi les as-tu amenés ici alors ?
- Je n’avais pas le choix. Il a tué nos meilleurs guerriers. Personne n’était en mesure de le vaincre.

Le chef frappa violemment son subordonné.

- Il n’y a qu’une règle à respecter. Une seule ! Une seule à retenir. Mais, je vois que c’est trop demander. Bordel ! Toujours fuir face à un adversaire plus fort. C’est si dur que ça ?, hurla le chef d’une voix rendue sifflante par la colère.
- Mais, ils auraient pu me suivre jusqu’ici, Phren.

Phren écrasa sa plante crânienne de ses deux mains de dépit.

- Et là, qu’ont-ils fait ?, demanda-t-il d’une voix d’un calme inquiétant.
- Ils nous ont suivis.
- Bordel ! Mais, tu es vraiment idiot, Kryn !

Phren donna un nouveau coup à Kryn. Ce dernier se plia en deux sous la douleur.

- Disparait de ma vue, imbécile !

Le chef, dissimulant difficilement son irritation, s’approcha des trois étrangers.

- Qu’êtes-vous venus faire dans ce coin perdu ?, demanda-t-il avec un sourire faussement affable.

HRP :

Des plantes qui se nourrissent d'autres plantes? Bullshit !   

C'est toujours aussi cool Sarsa, tu me donne envie de continuer mon RP   

Owiiii, continuuuuuuue :3
btw toujours aussi bien :D

Lieu : Planète Alpha Ortank-Dis III, Continent Vinn, Bunker secret
Date : Une semaine avant l’enlèvement de Sarsa.

Six florans étaient assis autour d’une table ronde en pierre. Trois sièges, aussi en pierre, étaient inoccupés. Toute la pièce, ainsi que son mobilier, était en pierre. Plus exactement de la roche volcanique, à l’exception des portes en obsidienne.
La seule réelle exception, le projecteur au centre de la table.

Les florans observaient les images projetées. Il s’agissait d’une représentation de la planète en trois dimensions. A sa surface, quelques points rouges clignotaient lentement.

- C’est toujours aussi impressionnant de regarder ça. Toute la surface de la planète à cramer.
- Ouais, heureusement qu’on était planqué bien à l’abri.
- C’est grâce à Marv tout ça.
- Qu’est-ce que mon frère vient faire là dedans, Lystir ?, s’énerva-t-on.
- C’est grâce à sa mort qu’on a eu l’idée de faire construire cet abri, Garv, précisa-t-il.
- Ah oui, c’est vrai. Pour une fois qu’il servait à quelque chose, se calma Garv.
- Bon, il a quand même fallu que Keltar meure pour nous pousser à y venir définitivement.
- C’est vrai. Mais qui aurait pensé que tes soldats seraient si efficaces aussi, Garv ?
- C’est juste que les siens étaient trop faibles, Parv.
- Au fait, il est où Namur ?
- Il est mort, Myrd. Il a toujours été contre l’utilisation de ce bunker. Il était donc avec ses conseillers lorsque la mousse l’a consumé.
- L’idiot ! Donc, il ne reste que nous six ?
- Oui, Adelyn.
- Je propose une minute de silence en leur mémoire.
- Pourquoi faire ? Ils sont morts, Lystir.
- Justement, c’est ce qui doit être fait, Parv.

Les six florans gardèrent donc le silence pendant toute une minute. Et, même quelques secondes de plus.

- Bon, cela fait pratiquement un mois que la planète a été ravagée. Que faisons-nous à présent ?
- Qu’est-ce que tu veux dire, Fiwyn ?
- Je veux juste dire que l’on peut difficilement continuer notre affrontement ici. Certes, nous pouvons utiliser les survivants. Cependant, cela va prendre encore du temps pour pouvoir débuter à nouveau. Mais, surtout, le terrain s’y prête beaucoup moins qu’auparavant. Quelle variété peut-on espérer avec cet environnement uniforme ?
- Tu es en train d’insinuer que nous devrions partir d’ici, quitter la planète ?
- Je n’insinue rien, Lystir. Je propose seulement.
- Où devrions-nous aller dans ce cas ?
- On s’en fiche complètement, non ?
- T’as raison, Myrd. On prend la première planète qui vient.
- Habitable de préférence alors.
- J’en déduis que ma proposition est acceptée.
- Eh, depuis quand nous diriges-tu, Fiwyn ?, s’exclama Parv.
- Je ne dirige rien, Parv. C’était le but de nos affrontements de décider cela.
- En tout cas, ce n’est pas toi petit frère qui peut commander, dit Garv. Tu as perdu contre moi.
- Vous pensez que c’est le moment de discuter de cela ?
- Pourquoi ? T’es pressé, Adelyn ?
- Non, pas spécialement, Myrd.

La discussion continua vainement une heure. Au final, après un vote, il fut décidé que toutes les décisions seraient soumises à un vote. Ce vote reçut l’approbation des six florans.

- Bien, puisque nous sommes plus ou moins d’accord, je propose que l’on arrête aussi les combats entre nous.
- Qu’entends-tu par là, Fiwyn ?
- Tout simplement que je n’ai pas encore envie de passer des dizaines d’années de préparations pour savoir qui de nous six doit diriger les autres. Surtout que ce système de vote est suffisant pour l’instant. On pourra toujours le changer un jour si on trouve mieux.
- Tu ne peux pas abréger ?
- Si, Myrd, je peux parler par onomatopées ou n’utiliser que des mots monosyllabiques, mais dans ce cas, autant ne rien dire. Pour en revenir à ma proposition, je proposais de nous unir pour nous battre un ennemi commun.
- Qui ?
- Quelle importance ? Celui qui sera sur la planète où nous nous rendrons.
- Pourquoi ?
- Imaginez des batailles où nos six armées réunies se battraient ensemble contre un ennemi commun.

Les six florans ne purent s’empêcher de pousser un soupir d’exaltation devant cette promesse d’un spectacle encore plus grandiose qu’ils n’en avaient jamais vu. Aucun vote ne fut nécessaire pour approuver cette idée.

- On part donc comme ça ? Que nous six ?, demanda Garv.
- Non, emmenons avec nous nos instruments de guerre.
- Tu veux qu’on emmène nos machines, Lystir ?
- Non, Garv, non. Je parle de personnes. Des personnes plus importantes et efficaces que n’importe quelle arme que nous n’avons jamais utilisée.
- Les marqués ?
- Oui, eux-mêmes, Myrd.
- On les prend tous ?
- Ce n’est pas possible, Parv. Le vaisseau apex que nous avons ne nous le permettrait pas. Il n’est pas assez grand. Autant ne prendre que les meilleurs.
- Mais, ce sont déjà les meilleurs.
- Il nous faut faire des choix. Et, tu voudrais vraiment des meilleurs éléments de Keltar ?
- Ils sont morts, Fiwyn.
- C’était un exemple, Parv. Juste pour montrer que les meilleurs des uns ne sont pas nécessairement les meilleurs dans leur domaine lorsqu'on les compare à ceux des autres.
- Qui choisit-on alors ?
- Je propose Tryt, fit Garv. C’est un bon stratège et un encore meilleur combattant.
- Mais, il a tué Keltar, s’indigna Parv.
- Justement, raison de plus de le prendre. Qui est contre ?
- Personne, dit Lystir après un instant de silence. Je propose Sarsa.

La proposition jeta un froid parmi les florans. Myrd fut le premier à le briser.

- Pourquoi lui ? La planète a cramé par sa faute.
- Pas tout à fait, contra Fiwyn. Certes, il a créé l’arme, mais ce n’est pas lui qui l’a utilisée. De plus, il a travaillé pour chacun d’entre nous à un moment ou un autre.
- Il n’a aucune loyauté.
- C’est encore mieux. Cela ne le dérangera pas de travailler pour nous six en même temps. Qui est contre ?

Personne ne s’opposa finalement au choix de Sarsa. Et, la discussion continua longtemps encore pour choisir ceux qui partiraient avec eux sur une nouvelle planète.

HRP :

Cool ! À quand la version collector des chroniques trié par ordre chronologique avec une figurine de Sarsa en cadeau?