Journal de bord page 251 :
Ça fait déjà 2 ans que j'ai quitté ma tribu. Les jours passent et ne se ressemblent pas. J'ai fini par m'habitué au froid et à la solitude de l'espace. Mais malgré un nombre incalculable de planète visité, je n'ais trouvé nul endroit où me sentir enfin chez moi.
Le vieil Avian qui m'a emmené dans son vaisseau est mort il y a peu. Je lui doit beaucoup. Il m'a apprit à conduire la navette et a fait de moi un vrai "paria" si j'ose employer les termes de ma tribu. Je me retrouve donc seul, errant dans l'espace à la recherche d'un nouveau foyer.
Journal de bord page 252 :
Aujourd'hui c'est mon anniversaire. Je regarde par le hublot, tenant dans ma main ce petit bout de coquille que ma mère m'avait offerte. Je contemplait la noirceur de l'espace en me remémorant mon ancienne vie. Un pagne, des lances à la pointe de pierre taillé, des danses autour de feux de camps gigantesques. Tout cela semble si loin.
Déjà à cette époque les autres me rejetaient. "Tu es trop curieux", "Tu déranges tout le monde avec tes histoires de voyage dans les étoiles", "Si tu ne protège pas le temple comme nos ancêtre avant nous, tu n'obtiendras jamais le pardon des Dieux !". Au moment où j'écris ces quelques lignes je me surprend en train de sourire. Ces histoires de Dieux, de "Grand Pardon"... Tout ça est tellement ridicule. Finalement je ne regrette pas d'être parti.
J'ai tout plaqué pour monter dans ce vaisseau avec ce vieux paria. Mon père, ma mère, mes frères et soeurs... Je les ais abandonné et je n'ais aucun remord. Le vieux Avian ne m'a jamais vraiment dis pourquoi il m'avait recueilli. Soit disant que je lui rappelait quelqu'un.
Journal de bord page 253 :
L'exploration de la dernière planète a été plus que fructueuse. J'ai pu rassembler pas mal de charbon pour mon vaisseau ainsi que divers objets et métaux à revendre. Je vais enfin pouvoir manger quelque chose de plus consistant cette semaine. Bref c'est une bonne journée qui s'achève.
Le réservoir est plein, j'ai vérifié une dernière fois les moteurs. Je n'ais pas encore décidé de la destination. On verra bien. De toute façon je n'ai plus de chaîne aux pieds. Je peux aller où bon me semble. Cette sensation de liberté me plaît. Après tout je finirai sans doute comme le vieux. Je mourrai seul dans ce vaisseau. Ouais... Ça me semble pas mal... A moins que...
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Le jour se lève enfin sur la planète Alpha Wasat Minoris IV. Les doux rayons de soleil viennent caresser les feuilles des arbres, les créatures volantes chantonnent mélodieusement tout en prenant leur premier bain de la journée dans la rosée matinale et les jeunes écureuils partent gambader joyeusement dans la forêt. Oui tout est bien calme dans la forêt aujourd…
*BROUM BROUM EUAAAAAAAAAARGLLL*La terre tremble sous les pas d’une énorme bête aux dents acérés. Les yeux injectés de sang et complètement enragé, le monstre charge à toute vitesse fracassant tout ce qui se dresse sur son passage. Quelque chose, non, plutôt quelqu’un essai de fuir tant bien que mal à travers les bois. Ce quelqu’un c’est Chip Canary, jeune Avian fraichement débarqué sur la planète. Le souffle court et complètement effrayé par les récents événements, il tente tant bien que mal de semer le colosse aux longs poils hirsutes.
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Mais bordel comment j’ai pu en arriver là ?!? *Flashback*
Le vaisseau de Chip se mit en orbite autour de la planète forestière.
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Voyons voir… Alpha Wasat machin machin… Ouais il y a un village dans le coin. Je vais pouvoir vendre mes trucs.Une fois les coordonnées noté dans son carnet, le jeune Avian se téléporta à la surface de la planète non loin du village en question. C’était un petit bourg bâtit en lisière de forêt. Les maisons étaient faites de bois et de pierres. Son architecture ne laissait aucun doute. C’était une ville Glitch. Chip se mit en route et entra dans le village. Les habitants le regardèrent d’un air… Bah en fait il en savait trop rien étant donné la tête inexpressive des Glitchs. Un autochtone s’approcha de lui et ouvrit ses bras robotique :
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Bienvenue voyageur. Que pouvons… que pouvons… que pouvons… *il se cogna un grand coup la tête* que pouvons-nous faire pour vous ? -
Euh… En fait je suis un vendeur je… je vends des objets de différends coin de l’univers ‘voyez. Tissus, décorations, armes, huiles…Le Glitch le regarda en silence. Chip, mal alaise et ne sachant trop quoi faire attendit patiemment que son interlocuteur dise quelque chose.
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De l’huile ça serait bien mon ami. Nous sommes un peu à court ces derniers temps.Le jeune Avian ouvrit son sac et en sorti plusieurs fioles aux teintes jaune, bleu et verte. Le Glitch ajouta :
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Dites-moi mon jeune ami… Auriez-vous un peu de temps à nous accorder ? Nous avons fortement besoin d’aide. -
Euh… Bien sûr… Que puis-je faire pour vous ? -
Nous avons des soucis avec une bête qui rôde non loin d’ici. Oh trois fois rien je vous rassure. -
Si ce n’est rien pourquoi ne pas y aller vous-même ?-
Eh bien… On a les foies…Chip ouvrit de grands yeux. Il s’attendait à tout sauf ça… L’autochtone, qui semblait être le chef de l’endroit, lui expliqua les problèmes que causait la bête et lui promit une forte récompense.
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Ça en fait une somme ça… OK j’accepte.Le Glitch, apparemment en joie puisqu’il agitait ses bras dans tous les sens vers ses compatriotes, serra la main de l’Avian et dit :
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Vous prendrez cette direction. Vous ne pourrez pas le manquer… *Fin du Flashback*
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Ah oui c’est vrai… Foutu arnaqueur de Glitch !La bête poussa un grognement et donna un coup de mâchoire qui frôla Chip de justesse. A travers les arbres, le fuyard aperçu une lumière. La lisière de la forêt n’était plus qu’à une centaine de mètres. Chip s’engouffra dans la lumière et constata qu’il était au bord d’une falaise. Un lac en contrebas reflétait les rayons du soleil. Alors qu’il se penchait au-dessus du vide, l’immense monstre arracha les derniers arbres qui les séparaient et s’approcha doucement de l’Avian.
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Pas le choix… Quand faut y aller faut y aller !Chip sauta du haut de la falaise et tendit ses ailes en fermant les yeux. Il ouvrit un œil avant de se manger un plat intersidéral qui manqua de lui faire recracher ses parties prénatales. En haut de la falaise, la bête poussa un grognement de colère et fini par s’en retourner dans la forêt.
Le courant ramena le corps de Chip sur la berge. Les yeux plein de larmes de douleur fixés vers le ciel, il se jura de ne plus jamais recommencer. Lorsqu’il reprit ses esprits il tapota son bracelet télé transporteur et retourna sur son vaisseau. Trempé jusqu’aux os, il tapota le panneau de commande et quitta l’orbite de cette planète maudite. Il s’étala sur son canapé :
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Je vais prendre quelques vacances… Je vais me poser quelque part. Un endroit calme. Oui c’est une bonne idée. Chip Canary finit par s’endormir. Tant pis pour les Glitchs, ils se débrouilleront. Justicier de la galaxie c’est pas un boulot.