Ça faisait maintenant plus de 6 mois que nous nous étions écrasés sur cette étrange planète arboricole après deux longs jours passés à dériver dans le vide spatial.
Longs, non seulement à cause de la faim et de la soif qui me tenaillaient, mais surtout à cause de la peur maladive que je ressentais lorsque je jetais un œil au deuxième passager de la navette.
La florane semblait décidée à jeûner, tout comme moi. Étrange, pour un individu d'une race connue pour son appétit insatiable...
Néanmoins, après la surprenante marque d'affection délivrée lors du départ de la navette - je crois être la seule personne au monde ayant pu subir l'étreinte d'un floran sans me faire dévorer ensuite -, elle n'avait plus fait un seul geste envers moi, comme si elle pouvait deviner ma peur.
En même temps, vu les sueurs froides qui me prenaient dès qu'elle s'approchait, il aurait fallu être aveugle pour ne pas se rendre compte que j'avais les chocottes.
Et là, après ces deux interminables jours, on s'est douloureusement écrasés sur cette planète.
On a eu de la chance de s'en tirer à vrai dire. Je sais toujours pas comment ça a été possible.
Je veux dire, ok, il y a LOGIQUEMENT un système pour atténuer le choc de l’atterrissage dans ce genre de capsule (sinon à quoi bon les utiliser ?), mais merde, quand vous vivez un atterrissage pareil, vous êtes vraiment surpris lorsque vous ouvrez les yeux et vous rendez compte qu'il n'y a pas de vieux barbu en toge blanche devant vous.
Moi j'avais les gros yeux globuleux de la florane, donc j'ai cru être en enfer. Mais apparemment j'étais encore vivant, d'après mon ventre qui gargouillait.
J'ai donc décidé de quitter rapidement le champ de vision de la florane en m'enfuyant de la capsule.
Après avoir rapidement escaladé le cratère formé par l'atterrissage quelque peu brutal de la navette, j'ai sprinté vers les bois environnants.
Un peu stupide me diriez-vous, et je serais d'accord, mais mes capacités de réflexion avaient été quelque peu secouées par le crash.
Néanmoins, je suis tombé sur un tout autre soucis qu'une florane : dans ma course, j'étais arrivé sur le territoire d'une créature étrange, que je baptiserais par la suite un "Gracrok".
(ET FUCK LE RETARD)